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Comment faire un bon CV à l'international

rediger son CV
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Écrit parAsaël Häzaqle 06 Mars 2023

Première carte de visite, le CV, condensé des expériences professionnelles, établit un premier contact avec l'entreprise. Si les règles du CV peuvent être bien comprises pour une candidature dans son pays, tout change lorsqu'on vise l'expatriation. Comment créer son CV international ? À quoi faut-il faire attention ? Que mettre en valeur, et comment capter l'attention des recruteurs étrangers ?

Présentation du CV : connaître les pratiques du pays étranger

Le fond du CV reste sensiblement le même dans de nombreux pays : état civil, poste visé, niveau de langue, expériences professionnelles, études et centres d'intérêt. Mais attention à la forme. La personnalisation permise dans le CV français n'existe pas en Corée du Sud ou au Japon. Dans ces deux pays, vous remplirez un formulaire (ilyeogseo, le CV coréen, rirekisho, le CV japonais). Le rirekisho répond à d'autres exigences : écriture à l'encre noire, pliure du document interdite, et envoi par voie postale. En Allemagne, on date et on signe son CV. Aux États-Unis, on ajoute une lettre de recommandation. Elles rassurent l'employeur sur votre potentiel. Autant vous vous intéressez à l'entreprise dans laquelle vous postulez, autant vous vous intéressez au pays dans lequel elle est implantée. Avant de vous lancer dans la rédaction de votre CV, renseignez-vous sur votre pays d'expatriation.

Écrire son CV international : choisir sa langue

Faut-il écrire le CV dans la langue de l'annonce ? Dans celle du pays d'accueil ? Le principe est le même, quel que soit le pays pour lequel vous postulez : rédigez votre CV dans la langue de l'annonce proposée. Si l'annonce mentionne une exigence de bilinguisme, écrivez dans la langue de l'annonce et dans l'autre langue à maîtriser. Si vous envoyez une candidature spontanée, écrivez dans la langue de l'entreprise visée (par exemple, une entreprise anglaise basée au Brésil) et dans celle du pays d'accueil (dans l'exemple, le Brésil).

Visa : indiquer clairement sa situation

Les recruteurs prennent de moins en moins de temps pour lire les CV. Simplifiez-leur la tâche et indiquez clairement votre situation. Si vous détenez un visa qui vous permet de travailler, indiquez-le. Si vous possédez visa et permis de travail, indiquez-le également. Précisez si vous êtes actuellement dans le pays d'accueil ou non. Ces mentions permettront au recruteur de savoir si vous êtes disponible immédiatement.

Savoir mettre en valeur ses expériences et compétences

Les étudiants, jeunes diplômés, ou travailleurs à la carrière hachée se demandent souvent comment parler de leurs expériences professionnelles. Ils n'en ont pas eu, ou peu, et ne trouvent rien à valoriser. Heureusement, le travail ne désigne pas seulement une activité rémunérée. Une activité associative, sportive, artistique, culturelle est également un travail. N'oubliez pas non plus vos jobs étudiants.

Attention à l'accumulation. Évitez de remplir pour remplir. Mettez plutôt en avant les expériences en adéquation avec le poste visé. Faites ressortir vos compétences techniques (hard skill) et de savoir-être (soft skill). Soyez percutant. Privilégiez les phrases courtes aux longs romans.

Quelles qualités requiert le poste pour lequel vous postulez ? Dans quel environnement se situe-t-il ? Utilisez des verbes d'action et des mots-clés qui entrent dans le champ lexical du poste. Depuis le boom des Applicant Tracking System (ATS – logiciel de gestion des candidats), les mots-clés bien utilisés valorisent le CV. Mais il arrive aussi qu'un bon CV soit relégué par les ATS avant même d'arriver devant l'employeur. Oubliez les robots. Vous risqueriez la surenchère contre-productive de mots-clés, qui entraînerait votre CV dans les spams. Soyez honnête, positif, direct, entreprenant. Regardez plutôt au recruteur. Faites ressortir votre potentiel. Donnez-lui envie d'en savoir davantage sur vous.

Avec ou sans photo ?

En Espagne ou en Allemagne, la photo est appréciée. Sur les formulaires de CV coréens et japonais, c'est plutôt photo obligatoire. En Angleterre, au Canada, en Nouvelle-Zélande ou aux États-Unis, la photo est perçue comme discriminatoire. C'est que la photo a une visée bien plus large qu'une tête souriante. Couleur de peau, poids, apparence physique… Il n'y a parfois qu'un pas pour que des recruteurs glissent dans la discrimination. En France, chacun fait comme il veut. Mais le débat « pour ou contre le CV avec photo » est vif. Côté pour, les recruteurs apprécieraient davantage les CV avec photos, plus attractifs. Mais le risque de discrimination reste bien présent. Jean-François Amadieu, sociologue du travail à l'origine de « tests de discriminations », défend le CV anonyme. La discrimination liée à l'apparence physique reste un problème majeur en France.

Une page ou plus ?

Tout dépend du pays. Les CV japonais et coréens basiques sont une double page. Le CV français tient sur une page. Les CV canadiens, néo-zélandais ou suisses peuvent s'étendre sur deux pages. D'où l'importance de bien sélectionner les expériences et compétences que l'on souhaite mettre en avant. Vous n'aurez pas toujours la place de tout écrire. Sélection, concision et précision seront vos meilleures alliées.

Pensez au CV international en ligne

À l'heure du tout internet, les réseaux sociaux professionnels ouvrent une autre fenêtre sur les offres d'emploi à l'international. Avantage : vous pouvez suivre les professionnels pour qui vous souhaitez travailler ou d'autres travailleurs qui vous inspirent, et étudier leur manière de se présenter. Pensez à mettre régulièrement à jour votre CV en ligne. Contrairement au CV classique, il reste toujours actif. Vous ne savez pas quand les recruteurs internationaux se pencheront sur votre CV. Assurez-vous donc d'être toujours à la page.

CV à l'international : les pièges à éviter

Prêt à postuler à l'international ? Avant de foncer sur votre clavier ou votre stylo, derniers conseils pratiques :

Resume, CV, ou lettre de motivation ?

Le resume (résumé) est un condensé de votre parcours. N'y figurent que les éléments essentiels, en lien avec le poste visé. Le resume est donc bien plus court que le CV. Attention : en anglais-américain, « CV » se dit « resume ». Aux États-Unis ou en Australie, on parle donc de « resume » pour désigner le CV. En Afrique du Sud, on parle davantage de CV, comme au Royaume-Uni.

La lettre de motivation (ou lettre d'accompagnement) est un courrier adressé à l'employeur. Vous y montrez votre volonté de travailler pour l'entreprise. Vous y développez vos qualités qui font de vous la meilleure personne pour le poste. La lettre de motivation accompagne le CV. Elle peut se situer dans le corps du mail (avec CV en pièce jointe) ou en pièce jointe avec le CV. Qu'elle soit manuscrite ou dactylographiée, elle tient sur une page. Fuyez les tournures compliquées et bannissez le jargon, même pour un poste très technique. N'oubliez pas que le recruteur n'est pas forcément un spécialiste de votre domaine de compétences. Soyez concis, simple, direct, force de proposition. Donnez au recruteur l'envie de vous rencontrer.

Ne traduisez pas mot à mot votre CV

Évitez de traduire mot à mot un CV d'une langue à l'autre. Certaines expressions passent mal dans une autre langue. Même logique pour les qualifications des diplômes.

N'envoyez pas le même CV partout

Même si vous ciblez le même type de poste dans plusieurs pays, n'envoyez surtout pas le même CV partout. Comme vu plus haut, le CV anglais n'est pas le CV américain, qui n'est pas le CV sud-africain, qui n'est pas le CV marocain, etc. Respectez les pratiques de chaque pays, et les demandes de l'entreprise dans laquelle vous souhaitez travailler.

N'enjolivez pas votre CV

Vous pourriez être tenté de rajouter des termes qui sonnent « international », histoire d'impressionner le recruteur. Gare au mensonge. Faire correspondre l'intitulé de ses diplômes avec leur équivalent dans la langue étrangère est une chose. Mentir en ajoutant des mentions fausses pour enjoliver son CV en est une autre. Soyez honnête.

Niveau de langue : jouez la transparence

« Lu, écrit, parlé ? » « Niveau correct ? » « Bon niveau ? » « Compétence professionnelle ? » Comment parler de son niveau de langue ? Les formules floues telles que « lu, écrit, parlé », « niveau correct » ou « bon niveau » n'ont plus lieu d'être. Préférez les formules standardisées, comme le Cadre européen commun de référence pour les langues (CECRL). Vous pouvez aussi vous référer à la méthode des réseaux sociaux professionnels. N'oubliez pas d'indiquer vos réussites aux examens internationaux comme le TOEFL (Test Of English as a Foreign Language), le TOEIC (Test Of English for International Communication), le JLPT (Japanese Language Proficiency Test), TOPIK (Test Of Proficiency in Korean), DALF (Diplôme Approfondi de Langue Française), etc.

Traquez les fautes

Plus facile à dire qu'à faire. Les correcteurs sont très utiles, mais ont leurs limites. Pour traquer les coquilles passées sous leur radar, faites-vous relire.

Envoyez votre CV dans le bon format

On pourrait en rire, mais l'on trouve encore quelques CV envoyés en .doc. Une catastrophe annoncée pour la mise en page. Oubliez aussi les .jpeg ou les .png. Le format à privilégier est le .pdf. Le PDF a l'avantage de conserver votre mise en page, quel que soit le support utilisé : ordinateur, tablette, téléphone… Lorsque vous avez le choix de la forme, privilégiez une mise en page aérée. Le recruteur doit pouvoir lire votre CV en diagonale, en comprendre le cheminement et les différentes articulations.

Lien utile :

Postuler en Europe : CV Europass

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A propos de

Titulaire d'un Master II en Droit - Sciences politiques ainsi que du diplôme de réussite au Japanese Language Proficiency Test (JLPT) N2, j'ai été chargée de communication. J'ai plus de 10 ans d'expérience en tant que rédactrice web.

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