La Rose des Vents, l'un des participants actifs du Forum Maroc sur Expat.com, partage un témoignage émouvant au matin du samedi 9 septembre. Il déclare : « Malheureusement, nous avons également des membres de notre famille parmi les victimes. Heureusement, les enfants étaient déjà endormis au moment du séisme. Ils se sont réveillés dehors, au milieu de la place publique. Un autre membre de la famille n'a pas encore réussi à nous contacter, nous espérons qu'il n'a rencontré que des problèmes de communication. » Ces propos proviennent d'un Belge dont la famille se trouve actuellement à Marrakech. Si l'ampleur des dégâts n'était pas encore clairement établie lors de la nuit du vendredi, la situation a pris une tournure désastreuse à partir du samedi matin.
Bilan du désastre au Maroc
Un second séisme d'une magnitude de 4,8 a été enregistré moins d'une demi-heure après le premier, aux environs de la ville de Casablanca, où résident également de nombreux expatriés. Françoise, une retraitée d'origine française, a partagé sur le Forum Maroc que plusieurs personnes ont été poussées à quitter leur domicile dans un vent de panique, craignant une réplique plus violente du séisme. La situation était similaire à Agadir, comme l'a indiqué Mithié, un autre expatrié. Il a expliqué : « Il n'y a pas eu de dégâts chez moi à Charaf ; la maison a bien résisté ». Toutefois, il a précisé que le séisme a été fortement ressenti pendant environ vingt secondes. À Chaouen, un autre expatrié a noté : « Ici, nous n'avons rien ressenti. En revanche, la famille de ma femme a essayé de nous contacter plusieurs fois, mais en raison de l'interruption du réseau téléphonique dans certaines zones, ils n'ont pas réussi à nous joindre. Ils ont ressenti le séisme à Khemisset, et mes amis à Sidi Bouzid également ».
Si les infrastructures n'ont pas subi de dégâts importants dans la ville d'Agadir, malheureusement, ce n'était pas le cas à Marrakech, Ouarzazate, ou encore Taroudant. Samedi, le ministère de l'Intérieur a annoncé un bilan de 820 morts et 672 blessés dans ces régions. Samedi, à la mi-journée, les autorités ont recensé 1037 morts et 1204 blessés, dont 721 personnes grièvement atteintes. Dimanche, le bilan provisoire avait atteint 2012 décès et 2059 blessés dans les différentes provinces et préfectures. Ce bilan ne cesse de s'alourdir, atteignant 2800 morts au moment de la publication de cet article. Les médias internationaux parlent d'ailleurs du séisme le plus meurtrier au Maroc depuis 2004, qui avait fait plus de 600 victimes près d'Al Hoceima, une ville montagneuse située dans le nord du pays.
Retour sur un week-end noir à Marrakech
Selon Mithié, la ville d'Agadir n'a pas subi de dégâts majeurs visibles lors du séisme, à l'exception de quelques morceaux de revêtement mural qui sont tombés au sol dans certains endroits. Il a souligné que malgré des mouvements significatifs du sol et des maisons, leur structure est restée solide. Françoise a ajouté : « Ma villa, datant de 1990, n'a pas bougé ni tremblé. Nous n'avons eu aucun bibelot ni verre cassé. Chez mes amis en immeuble, quelques objets ont été endommagés, mais rien de majeur. »
Cependant, c'est surtout la ville de Marrakech qui est plongée dans le désespoir depuis le séisme de vendredi dernier. La Rose des Vents, encore sous le choc, a partagé : « Notre famille compte parmi les nombreuses victimes. Nous avons plusieurs élèves portés disparus ce lundi. Une collègue de mon épouse déplore la disparition de tous ses élèves, sans exception ! Plusieurs douars (petits villages) où nous avons vécu n'ont toujours pas reçu d'aide et sont isolés du monde extérieur. » Selon ses dires, la protection civile a empêché une grande partie de la population de retourner dans leurs logements, les obligeant à passer plus d'une nuit à l'extérieur. « Cette mesure a été prise de manière excessive, davantage par crainte de voir d'anciens bâtiments s'effondrer à la suite du séisme de la veille, alors que le trafic aérien se poursuit à l'aéroport de Marrakech. »
Comment réagit la communauté des expatriés ?
Outre les messages de sympathie venant du monde entier, la communauté internationale se mobilise pour venir en aide aux sinistrés du Maroc. La communauté des expatriés participe activement à cette initiative. Arif Esa, un Britannique ayant des origines en Inde et au Malawi, résidant au Maroc depuis plus de dix ans, a lancé un appel émouvant à l'aide à travers une collecte de fonds. Il souligne l'ampleur de cette tragédie, qui a touché directement plus de 300 000 personnes. Les répercussions s'étendent également au patrimoine culturel du Maroc, avec des dommages graves à la mosquée historique de Tinmel, dans les montagnes, et des dégâts aux bâtiments de l'ancienne ville de Marrakech, classée au patrimoine mondial de l'UNESCO. Face à cette adversité écrasante, le gouvernement marocain est soumis à une pression croissante pour accepter une aide internationale accrue. Le besoin d'une assistance supplémentaire est urgent, car les secouristes luttent contre l'épuisement pour sauver des vies et apporter une aide vitale.
Revenant sur la tragédie du vendredi précédent, Arif Esa mentionne que le séisme a malheureusement eu un impact direct ou indirect sur certains expatriés. « On a signalé des cas d'expatriés et de touristes piégés dans les sites historiques de l'ancienne médina, en particulier dans les riads ». Une situation déchirante qui a bouleversé de nombreuses personnes, Marocains et expatriés. « Cependant, dans l'adversité, la résilience et la solidarité de la communauté expatriée et des Marocains locaux ont été vraiment remarquables. De nombreux groupes et équipes de soutien se sont mobilisés pour aider aux évacuations et aux opérations de sauvetage. De nombreux expatriés n'ont pas hésité à rester sur place pour apporter leur aide par tous les moyens possibles. L'afflux de soutien de la part de la communauté expatriée et de la population locale a été extraordinaire. Les gens se sont rassemblés pour aider ceux qui étaient dans le besoin, en offrant un abri, de la nourriture et un soutien émotionnel aux personnes touchées par cette catastrophe. C'est un témoignage de la force de l'esprit humain face à l'adversité ».
Que font les autorités ?
Le gouvernement marocain surveille attentivement la situation et évalue la sécurité des infrastructures. De nombreux résidents, expatriés et touristes doivent rester à l'extérieur pendant que les bâtiments sont inspectés pour leur sécurité. Arif Esa, PDG d'une société polyvalente engagée dans le conseil en matière de pétrole, de gaz, de matières premières et de gouvernance, déclare : « La sécurité et le bien-être de tous les résidents et visiteurs sont d'une importance capitale alors que le pays est aux prises avec les conséquences de ce tremblement de terre dévastateur. Nos pensées et nos prières accompagnent toutes les personnes touchées, et nous restons déterminés à apporter notre soutien et notre assistance au mieux de nos capacités. Ensemble, nous traverserons cette période difficile et travaillerons au rétablissement et à la guérison des communautés touchées ».
Bien que le gouvernement marocain ait accepté l'aide de plusieurs pays, notamment l'Espagne, le Royaume-Uni, le Qatar et les Émirats arabes unis, pour faire face à la crise, les autorités soulignent que la contribution de chacun est la bienvenue, que ce soit sous forme de dons en espèces, de dons alimentaires ou de dons de sang. De plus, des équipes de secours ont été mobilisées pour participer aux opérations de recherche et de sauvetage, ainsi que pour évaluer l'étendue des dégâts causés aux infrastructures et aux habitations. Des mesures ont également été prises pour coordonner la distribution de produits de première nécessité dans les zones touchées.
Les personnes inquiètes pour leurs proches au Maroc peuvent prendre contact avec les ambassades respectives. Des informations et des recommandations sont également disponibles sur les sites web de ces ambassades.