Pourquoi ne pas être payé pour câliner des pandas, jouer à des jeux vidéos, tester des parcs d'attractions et des bonbons, jouer les amis d'un jour ou les invités d'une soirée ? On les appelle « les métiers les plus amusants au monde », si amusants qu'on peine à croire qu'ils existent vraiment. Et pourtant…
Métiers de rêves ou le travail en s'amusant
Personne n'a dit que le travail devait être rébarbatif, contraignant, ennuyant. La recherche du bien-être a toute sa place dans l'entreprise. On entend de plus en plus parler des chiefs happiness officer (CHO), ces salariés qui veillent au bien-être de leurs collègues et à la convivialité dans l'entreprise. Certes, on ne les trouve pas encore dans toutes les entreprises. Par contre, on peut espérer que les CHO travaillent en s'amusant.
D'autres métiers promettent le rire et la bonne ambiance. Avant d'être proposées au grand public, les attractions subissent une batterie de tests. Elles continueront d'être testées régulièrement tout au long de leur service. Il faut bien des travailleurs pour s'atteler à la lourde tâche. Heureusement, les testeurs de parcs d'attractions sont là. Avis aux amateurs de sensations fortes. Les amateurs de sensations plus gourmandes s'orienteront vers d'autres métiers insolites. Tester des chocolats, des bonbons ou des aliments pour animaux (chacun ses goûts), et être payé pour le faire, c'est possible.
On l'a vu durant la Covid, le secteur du jeu vidéo est l'un de ceux qui ont le mieux résisté. Certains s'imaginent encore un univers réservé aux adolescents alors que les joueurs ont plutôt trente ans et plus. Le jeu vidéo, c'est avant tout une affaire d'adulte, qui paie bien. Gagner sa vie en jouant ? Les streamers de jeux vidéo et créateurs de contenus montrent que c'est possible. Les studios de jeu font aussi appel à des testeurs… payés pour jouer, donc. Et l'on présente plus les joueurs professionnels, dont les salaires (pour les plus brillants) n'ont rien à envier aux cadres supérieurs.
Et pourquoi ne pas jouer les acteurs le temps d'une journée ? Petit ami, invité, garçon ou demoiselle d'honneur de location, c'est possible. Sourire obligatoire, bienveillance et sens de la fête sont bien entendu recommandés.
Quelles offres pour les expatriés ?
Il existe bien d'autres métiers considérés comme amusants, comme câlinés de panda, sirène, écrivain de blagues, nounou pour animaux, etc. Ces métiers sont-ils cependant faits pour les expatriés ? Bien sûr, il n'existe a priori aucune restriction concernant la nationalité des postulants. On portera plutôt les regards sur les compétences techniques et le savoir-être… Car oui, même si l'on s'amuse, il faut bien travailler.
Travailler en s'amusant
Pour reprendre le cas du secteur du jeu vidéo, on garde encore beaucoup d'idées préconçues. Le testeur, par exemple. Passe-t-il vraiment son temps à jouer comme il en a envie ? Non. Il travaille sur les jeux proposés par l'entreprise, détecte et note les bugs, est attentif à chaque détail : la progression dans le jeu est-elle trop difficile ou trop lente, selon le public visé ? L'animation est-elle fluide ? L'orientation de la caméra suit-elle correctement les mouvements du joueur ? Les plages musicales correspondent-elles aux différentes ambiances ? La piste son est-elle correctement réglée ? Les dialogues sont-ils cohérents ? Quelle place occupe la cinématique (trop présente, pas assez, etc.) ?
Les questions sont encore nombreuses. Le rôle du testeur est de se mettre dans la peau du joueur ou de la joueuse cible. De nombreux étrangers travaillent pour des studios américains, japonais, français, allemands ou tchèques. La scène, internationale, recherche régulièrement des talents étrangers. D'autres métiers du jeu vidéo existent, côté art (musique, dessin, scénario...), jeu, marketing, comptabilité ou encore management. Si l'amusement est là, la rigueur l'est tout autant ; les deux vont de pair.
Derrière les métiers de rêve
Les métiers de rêve, les métiers amusants le sont-ils vraiment ? Tout est une question de point de vue. Tout le monde n'est pas fait pour jouer les invités, les sirènes, les goûteurs ou les testeurs de jeu. On peut d'ailleurs soulever une contrainte pour les candidats à l'expatriation : comment obtenir un visa de travail ? S'ils ne répondent à une offre d'emploi, que l'entreprise étrangère les parraine, aucun problème. Mais les offres d'emploi pour certaines de ces activités ne font pas la une d'internet. Elles sont par exemple plus nombreuses pour l'industrie du gaming, bien installée au niveau international.
On peut aussi trouver des offres dans le secteur des parcs d'attractions. Là encore, les métiers sont très variés, et l'amusement s'appréciera différemment selon les caractères. Les autres domaines sont davantage des secteurs de niche. Il faudrait déjà être sur place avec un visa permettant de travailler. Il faudrait aussi s'assurer de pouvoir en vivre. Pas sûr que le job de petit ami de location permet de payer son loyer. Il faut plus voir cette activité comme un extra ou une expérience… amusante (quoique ces métiers soulèvent le problème de l'isolement... les amis de location remplacent les amis que le client n'a pas...). D'où la nécessaire empathie et bienveillance. Après tout, on entre le temps d'une journée dans l'intimité d'inconnus.
Excercer un métier-passion
Les métiers, aussi amusants soient-ils, ont tous leurs avantages et leurs contraintes. Si le passionné de parcs d'attractions s'amuse en testant les attractions, il vérifie aussi que les boulons sont bien serrés. Il ne teste pas pour le simple plaisir de crier au sommet du Grand 8, mais pour s'assurer que tout fonctionne bien. Même approche pour les goûteurs, qui remplissent des fiches à destination de l'entreprise. Faut-il mettre moins de sucre ? Rajouter plus d'épices ? Là encore, ils ont un objectif en tête. Les sirènes offrent une parenthèse enchantée tout en faisant attention à leur sécurité. Les câlineurs de pandas doivent veiller aux bien-être de leurs précieux pensionnaires.
Et si le métier le plus amusant était plutôt le métier-passion ? Un mathématicien plongé dans son univers s'amusera autant qu'un câlineur de pandas. Inversement, s'occuper de pandas quand on n'aime pas les animaux rend le métier tout sauf amusant. La phrase peut sembler convenue, mais reflète la réalité, même pour un emploi qui n'a pas l'air amusant en soi : aimer sa profession est la première façon d'y trouver matière à s'amuser.