Vous en rêvez peut-être. Tout quitter pour partir vivre à l'étranger ; profiter de la vie d'expatrié… Mais sans travailler. L'équation fonctionne-t-elle ? Vous en êtes certain. Si oui, quelles sont les démarches pour vivre votre vie rêvée ?
Avant de s'expatrier sans travailler
« S'expatrier pas cher », vous connaissez. « Les villes les moins chères pour s'expatrier », vous avez testé. « Faire carrière à l'étranger », vous avez expérimenté. Désormais, vous allez encore plus loin dans le challenge, et visez l'expatriation sans travailler. Vous savez pourtant qu'expatriation va souvent de pair avec « visa » : visa de travail, visa étudiant… Sous quel statut pourrez-vous vivre ? Mais dans votre cas, la première question à poser serait : comment vivre à l'étranger sans travailler, quand on sait que le travail est la première source traditionnelle de revenus ?
À partir de combien peut-on vivre à l'étranger sans travailler ?
La crise sanitaire et surtout l'inflation ont vu se multiplier les témoignages et les conseils de jeunes rentiers. Ils ont moins de 40 ans et affirment pouvoir vivre sans travailler. Et ils ne misent pas sur les jeux d'argent ou autres coups de poker pour devenir millionnaires. Ils parlent bien d'un plan pour réaliser leur objectif de profiter de la vie sans travailler, dans leur pays ou à l'étranger.
Mais à partir de combien peut-on vivre dans un autre pays sans travailler ? Dans votre cas, quel pays d'expatriation visez-vous, et quel est son coût de la vie ? D'ailleurs, visez-vous une expatriation de long terme dans un seul pays, ou plusieurs voyages dans différents pays ? Quels seront votre rythme de vie et votre train de vie ?
Loin des millions estimés par la majorité des gens, l'Observatoire français des inégalités évalue qu'une personne seule peut se considérer riche à partir de 3762 euros par mois. Des experts en gestion de patrimoine tablent même sur 1630 euros par mois pour « vivre décemment ». Ils rappellent néanmoins qu'un projet de vie sans travail ne peut se faire sans étudier la question du capital.
Avec quel capital partez-vous ?
Voilà ce qui fera la différence entre deux projets d'expatriation sans travail. D'ailleurs, les spécialistes relèvent que les personnes ayant de bons salaires et un patrimoine estiment avoir besoin de moins de revenus pour vivre sans travailler. À contrario, les personnes aux revenus modestes comptent vite en millions. Mais là encore, ces données sont à mettre en perspective avec le train de vie souhaité.
Comment le projet de s'expatrier sans travailler est-il né ? Y pensez-vous depuis longtemps ou non ? Avez-vous un capital ? Pour mettre toutes les chances de votre côté, commencez par évaluer vos sources de revenus : votre travail, les loyers que vous pourriez toucher, un patrimoine immobilier, des revenus tirés d'investissements boursiers… Évaluez aussi vos dettes : avez-vous un prêt en cours ? On recommande bien sûr de liquider ses dettes avant de s'engager dans un tel projet.
Gardez également en tête que l'inflation pourra vous obliger à ressortir la calculatrice. En cas de poussée inflationniste, un million aujourd'hui n'aura pas la même valeur demain. La somme avec laquelle vous pensez vivre décemment sans travailler ne suffira peut-être plus à moyen ou long terme. Finalement, pour vous garantir un filet de sécurité, il faudra effectivement mettre quelques millions de côté.
Pour s'expatrier… il faut travailler
Il faut bien commencer par trouver de l'argent quelque part. À moins que vous ne soyez l'héritier d'une riche famille ou que vous vivez déjà d'une rente, vous aurez du mal à construire votre projet sans une source de revenus de départ. Les options proposées ci-dessous ne sont pas à prendre indépendamment, mais peuvent se cumuler. Mieux vaut multiplier les sources de revenu, et, comme dit l'adage, ne pas les mettre dans le même panier.
Économisez sur tout
La première option pour s'expatrier sans travailler est de travailler tout en réduisant au maximum vos postes de dépense. Économisez partout où cela est possible. Stoppez les projets de vacances et limitez les loisirs. Mais à ce rythme, difficile de dire si vous atteindrez votre objectif avant la retraite. Tout dépend de votre salaire. Les revenus conséquents ont mathématiquement plus de chances de faire des économies. Mais l'entreprise n'est pas uniquement réservée aux hauts revenus, à en croire les nombreux témoignages des jeunes rentiers.
Investissez dans l'immobilier
Voilà justement le secret des jeunes rentiers : l'investissement, à commencer par l'investissement l'immobilier. Le projet peut sembler contraire à vos objectifs, puisque dans un premier temps, vous vous endetterez pour financer votre investissement. Deux options s'offrent à vous : investir dans la pierre physique et/ou la pierre papier. La pierre physique, c'est le bien immobilier en lui-même. Vous devenez effectivement propriétaire d'un logement.
La pierre papier consiste à investir dans une Société civile de placement immobilier (SCPI). Ce système vous permet d'acheter et de gérer votre patrimoine immobilier locatif par le biais d'un placement collectif. L'avantage des SCPI, c'est qu'elles sont accessibles à partir d'un faible montant (une centaine d'euros/de dollars) et offrent un rendement intéressant. Les jeunes se tournent davantage vers cette solution, qui a aussi le mérite de « travailler toute seule ». Après l'achat, la SCPI s'occupe de le sélectionner, de chercher des locataires, de percevoir les loyers… Mais charge à vous de bien suivre vos investissements et de les déclarer. Tout placement comporte un risque, même si, comme les SCPI, il n'est pas coté en Bourse.
Investissez en Bourse
L'investissement boursier promet une rentabilité plus grande, plus vite. Les risques sont également plus grands. Il n'est pas question ici de jouer les parieurs imprudents, mais de bien analyser le marché. Formez-vous. N'investissez surtout pas sur la base d'une obscure publicité vue sur Internet. Diversifiez votre portefeuille. Gardez un œil sur vos investissements. Si vous ciblez le marché mondial, renseignez-vous sur les ETF (Exchange Traded Funds). Également appelés « trackers », les ETF sont des fonds d'investissement qui tentent de répliquer la performance d'un indice boursier ou d'un indice sectoriel. Là encore, l'investissement dans les ETF comporte des avantages (simplicité, coûts réduits…) et des risques (votre capital peut augmenter ou baisser).
Devenez influenceur
À côté des solutions classiques ont émergé des solutions plus originales. Le métier d'influenceur n'existait pas encore il y a quelques années, mais se fond aujourd'hui dans le paysage. Pour sillonner le monde (en bateau, c'est plus écolo), pourquoi ne pas devenir influenceur ? Certains monétisent un savoir-faire qu'ils ont déjà. D'autres font de leur projet de vie (vivre à l'étranger sans travailler), un travail en soi : ils filment leurs aventures, espérant attirer un public, et des marques. Le secteur s'est rapidement professionnalisé, au point que des entreprises proposent des formations pour devenir influenceur et gérer sa carrière.
Mais tout commence par le projet. De quoi voulez-vous parler ? Pour engranger des revenus (qu'ils espèrent rapides), certains optent pour les secteurs les plus en vue et les plus rémunérateurs, comme la mode, le sport, la nutrition et la beauté. Mais encore faut-il capter son audience et se constituer un réseau. À noter que les entreprises ne regardent pas que les gros influenceurs. Elles se tournent aussi vers les plus modestes, capables de fédérer un public considéré comme plus fidèle.
N'oubliez cependant pas que comme tout métier, on vous demandera de bien connaître votre domaine. Un influenceur sportif qui ne fait jamais de sport ne tiendra pas longtemps. Le métier exige également d'autres compétences, que vous devrez assurer, pour faire des économies (montage vidéo, marketing, comptabilité, conception et gestion d'un site Internet, rédaction, gestion des réseaux sociaux…).
Vendre des formations en ligne
Avec le boom de l'e-learning, la vente des formations sur Internet est en plein essor. De nombreux jeunes rentiers se sont d'ailleurs mis sur ce marché et proposent des formations pour vivre sans travailler. Mais là encore, prudence : comme pour le métier d'influenceur, n'importe qui peut vendre une formation en ligne. Cette ouverture démultiplie les concurrents et oblige aussi à ce que vous soyez véritablement expert dans votre domaine. Si vous vendez une formation de comptabilité, on suppose que vous êtes vous-même comptable. Vendre une formation dans laquelle vous ne connaissez rien est une arnaque qui risque de vous éloigner durablement de votre projet d'expatriation.
S'expatrier sans travailler, les conseils en plus
Il vous sera possible de vous expatrier sans travailler, à condition d'avoir les ressources pour le faire et de bien préparer votre projet. Si vous n'envisagez pas une expatriation à long terme, vous pourrez profiter des exemptions de visa pour voyager à court terme. Mais si vous souhaitez immigrer définitivement, renseignez-vous sur la résidence fiscale, les conventions bilatérales et la gestion de votre patrimoine.
Gardez en tête qu'avant d'envisager une vie sans travail, il vous faudra d'abord réduire au maximum votre train de vie pour économiser. La solution ne suffira peut-être pas à vous garantir une expatriation sans travailler. Dans ce cas, envisagez le compromis, comme le travail à mi-temps.