Pourquoi as-tu choisi de t'installer à Montevideo ?
Je suis née en Uruguay, mais je suis partie très petite en France. J'avais 6 ans. Je viens de Strasbourg que je considère ma première ville. Je vis maintenant en Uruguay, depuis plus d'un an. J'ai fait une maîtrise en lettres modernes et cinq années d'architecture à Strasbourg. Ici, je travaille dans un espace culturel en tant que gestionnaire culturel. Je voulais que mes enfants vivent à Montevideo, d'autant que leur père est ici, bien qu'il soit Français. C'est le hasard des choses. Je vis à Puerto de Buceo, face à la mer et près du LF. C'est un très bel endroit.
Comment s'est passée ton installation ?
Bizarre. Tout semblait simple au départ. J'ai loué un appartement, et puis le temps des papiers... C'est long, mais pas plus qu'en France. J'ai commencé à travailler dès mon arrivée. J'ai donc eu très peu de temps pour me poser des questions.
Quelles ont été les formalités que tu as dû accomplir pour pouvoir vivre en Uruguay ?
Moi, personnellement aucune, sauf la CI étant donné que je suis née ici. J'ai la nationalité d'office. Il fallait tout simplement mettre à jour tous ces papiers, mais pour cela l'ambassade d'Uruguay en France est très bien. Par contre, pour les enfants cela a été plus ardu car comme il y a très peu d'Uruguayens en France. On ne voulait pas que je les inscrive en tant qu'étrangers. Les démarches ont été plus longues - traductions, services migratoires, ministère. Mais c'est fait !
Comment as-tu procédé pour ta recherche d'emploi ? Des conseils à partager avec les autres membres ?
J'avais des contacts avec l'ambassade de France et d'Uruguay en France. J'ai donc cherché avant de venir. J'ai eu quelques réponses, mais ce n'était pas simple.
Comment s'est passée ta recherche de logement ?
Là, je dois avouer que c'est plutôt compliqué. J'ai loué un appartement meublé à une dame. Je me suis retrouvée avec un bel appartement, mais j'avais bien dit que c'était provisoire car il me fallait trois chambres-à-coucher. Personne ne m'avait dit qu'ici ce n'était pas comme en France : que lorsqu'on signait pour un an, on ne pouvait pas partir avant. J'ai du mettre un avocat sur l'affaire.
As-tu eu des difficultés d'adaptation (barrière de la langue, coutumes) ?
De langue, aucune. Je parle couramment l'espagnol avec quelques gallicismes qui font beaucoup rire. Coutumes, peut-être, je ne peux en juger. Mais les Uruguayens sont moins cartésiens que nous. Il est donc parfois difficile de travailler avec eux. Par ailleurs, le sens de l'humour n'est absolument pas le même. Ceci dit, ce sont des personnes charmantes et occidentales.
Qu'est-ce qui t'a le plus surpris à Montevideo ?
Rien. C'est une très belle ville à l'allure européenne. Peut-être le peu de respect pour son histoire, en ce moment il y a une croissance de la construction et ils détruisent tout.
Les Uruguayens sont-ils accueillants ? Est-il facile de s'intégrer et de faire de nouvelles connaissances ?
Oui et non. Ils sont charmants et accueillants dans un premier contact, mais finalement il est très difficile d'entrer dans leur milieu. Mes nouvelles connaissances sont toutes étrangères.
Peux-tu partager avec nous un trait caractéristique de Montevideo qui te plaît particulièrement ainsi qu'un aspect négatif ?
La mer à perte de vue, la luminosité de la ville. De l'autre côté, la circulation. Il y a beaucoup trop de voitures et les gens conduisent n'importe comment. Nous sommes plutôt à vélo.
Une idée reçue sur l'Uruguay qui s'est avérée totalement fausse :
Ce n'est pas vraiment un pays du tiers monde en tous les cas. Le pays est sûr, je dirais même tranquille. Il s'y passe des choses mais pas plus qu'à Paris ou Marseille.
Qu'est-ce qui te manque le plus par rapport à la France, ton pays d'origine ?
Ma sœur et ma grande fille qui est restée là-bas, à Strasbourg.
A quoi ressemble ton quotidien à Montevideo ?
Je me lève très tôt et je m'occupe des enfants. Dès qu'ils partent au collège, je me prépare pour aller travailler. Je ne travaille pas toujours sur place. Parfois, je peux travailler à la maison. Je travaille beaucoup. C'est pour cela que nous avons gardé le rythme français. Nous dinons tôt et allons nous coucher tôt. J'essaie de participer au maximum aux activités culturelles qui sont réelles.
Quelles sont les activités les plus populaires à Montevideo ?
Boire du maté au bord de la mer.
Quel est ton plat traditionnel uruguayen préféré ?
La viande est excellente.
Quels conseils peux-tu donner à ceux qui veulent s'installer à Montevideo ?
C'est une superbe ville. A échelle humaine, qu'ils ne s'attendent pas à se retrouver en AL. C'est une ville à l'allure européenne. Malgré certains cas, on y trouve de tout et la vie culturelle y est intense si on sait s'intégrer et chercher. C'est une ville très chère, mais tranquille et rassurante. Pour les enfants, c'est un paradis. Par contre, ce n'est pas si facile que cela de s'intégrer à la société uruguayenne qui est très sympa, mais fermée en général.
Quels sont tes projets pour les années à venir ?
Rester ici, au moins jusqu'au bac de mes enfants...
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