La crise sanitaire liée à la COVID-19 touche aujourd'hui le monde entier et toutes les catégories de population. Avec la fermeture des établissements scolaires dans les pays touchés, le monde de l’éducation s’est arrêté de tourner. Depuis, selon les pays et selon les établissements, on s’organise. Les étudiants aussi s'adaptent à cette situation inédite. Enakshee, étudiante mauricienne vivant à Vancouver, au Canada partage avec nous son nouveau quotidien.
D'où venez-vous et qu'est-ce qui vous a amené aux Canada ? Depuis combien de temps y vivez-vous ?
Je viens de l'Ile Maurice, de la ville de Curepipe. Je vis au Canada depuis 5 ans. J'ai choisi Vancouver parce qu'il y fait moins froid et parce que l'université avait l'air très bien.
J'étais UBC (The University of British Columbia) pendant quatre années en ingénierie chimique et aujourd'hui j'étudie la finance à distance avec l'institut CFA (Chartered Financial Analyst Program). En parallèle, je travaille à temps plein à l'Alliance Française de Vancouver.
Comment la crise du Corona Virus affecte votre vie de tous les jours ?
On continue les cours en ligne mais les examens de juin ont été annulés car tous les pays doivent passer les examens le même jour. Avec ce qui se passe, certains étudiants ne peuvent plus travailler. En Chine, par exemple ils ont été les premiers à tout annuler.
Nous avons une plateforme en ligne qui permet d'échanger avec les professeurs et les autres étudiants dans le monde. Le mot d'ordre pour ceux qui peuvent c'est “Continuez à étudier, continuez à étudier.”
Pour mon travail, comme nous ne sommes toujours pas en confinement obligatoire au Canada, je peux continuer à aller travailler à l'Alliance Française tous les jours. L'école est fermée aux étudiants mais nous travaillons toujours. Je ne sais pas pour combien de temps encore, jusqu'à la fermeture de l'école ou du confinement obligatoire.
Les sorties sont fortement déconseillées mais encore autorisées avec 2m de distance entre chaque personne. Mais il y a encore beaucoup de monde dans les parcs et sur les plages qui ne respectent pas cela. Heureusement, la majorité des gens suivent les instructions et sont passés en confinement d'eux mêmes.
Moi, en dehors du travail, je ne sors plus. Plus de resto, plus de bars, plus rien du tout. Je me prépare pour le confinement même si c'est plus difficile de faire des réserves. Les Canadiens sont en mode panique, ils ont tout acheté. Les rayons sont vides, plus d'oeufs, plus de lait, c'est hallucinant.
Suivez-vous ce qui se passe à l'Île Maurice ? Avez-vous pensé à rentrer au pays ?
Non, pour moi c'était une évidence de rester au Canada. Je ne voulais pas voyager et prendre le risque d'être contaminée, de contaminer ma famille ou de me retrouver en quarantaine et peut-être perdre mon travail et ne plus pouvoir revenir à Vancouver.
Ma famille va bien. Ils sont confinés. Ils regardent la télé, ils font du jardinage. J'espère que la fermeture des frontières et le confinement total mis en place là-bas porteront leurs fruits.