Suis-je couvert par mon assurance santé en tant qu’expatrié ? Si tel est le cas, sous quelles conditions ? Ces questions deviennent de plus en plus récurrentes compte tenu de l’ampleur qu’a pris la pandémie de coronavirus aux quatre coins du monde. D’autant que les meilleurs systèmes de santé peinent à répondre à l’appel avec la progression du nombre de cas positifs chaque jour. Expat.com vous aide à y voir plus clair.
La pandémie de coronavirus semble avoir mis à l'épreuve les systèmes de santé de pratiquement toutes les nations autour du globe. Même les pays comme le Royaume-Uni, ou encore les États-Unis, n'ont pas résisté au chaos semé par la COVID-19 au cours des trois derniers mois. Une situation qui, semble-t-il, n'est pas prêt à se rétablir de si tôt. Sujet de préoccupation, certes, pour des milliers d'expatriés, dont nombreux ont une assurance santé internationale. Les hôpitaux publics étant saturés en raison de la croissance rapide du nombre de cas positifs chaque jour, que faire s'il vous arrive de contracter le coronavirus ?
Si vous êtes Français et que vous avez contracté la COVID-19 à l'étranger
Si vous êtes Français et que vous avez été contaminé à l'étranger, la Caisse des Français de l'Étranger (CFE) prévoit un remboursement sous certaines conditions. En effet, le pays dans lequel vous avez bénéficié des soins requis, ainsi que les typologies d'actes, seront pris en compte, selon votre forfait. En revanche, la CFE fait clairement ressortir que le rapatriement des Français ayant contracté la COVID-19 n'est pas pris en charge. Si vous avez besoin de vous faire rapatrier, veuillez prendre contact avec votre assurance complémentaire. En cas d'hospitalisation dans une zone couverte par la CFE, à condition d'être traité dans l'un des établissements recensés par le réseau des partenaires de la CFE, la prise en charge va de 80% à 100% de la facture. Si vous vous trouvez en dehors d'une zone couverte, il faudra alors faire l'avance des frais de traitement et ensuite faire parvenir votre demande de remboursement à la CFE.
L'assurance internationale en cas de contamination à l'étranger
De nombreux assureurs internationaux comme AXA Global Healthcare ou encore BUPA Global, rassurent leurs clients : la couverture médicale s'applique à l'épidémie de coronavirus comme pour toute autre urgence médicale. En revanche, assurez-vous que votre police d'assurance comprenne la couverture « out-patient » avant de faire toute réclamation. En cas de manifestation de symptômes du coronavirus, la première chose à faire est d'appeler votre assureur qui vous redirigera vers son service de télémédecine, soit par téléphone ou par appel vidéo.
D'ailleurs, Bupa Global indique, sur son site web, que la situation est suivie de près et que tout adhérent présentant des symptômes similaires à ceux de la COVID-19 ou ayant contracté le virus sera entièrement pris en charge, et ce pendant toute la durée de la pandémie. A savoir que cette couverture comprend le coût des traitements en cas d'hospitalisation, ainsi que les médicaments prescrits. Et d'ajouter que la prise en charge sera faite normalement, sans nécessiter un diagnostic ou un traitement préalable contre la COVID-19.
Quid des personnes qui doivent voyager ?
Si vous êtes appelé à voyager en urgence, il n'y a aucune raison de céder à la panique. De manière générale, votre assurance santé internationale comprend généralement de nombreux examens médicaux de routine. Vous pourrez alors vous faire dépister, mais une fois encore, pensez à vérifier au préalable auprès de votre assureur.
En guise de soutien à ses adhérents, Allianz Global a récemment annoncé la couverture temporaire des réclamations médicales et des annulations qui ne sont généralement pas couvert. Ainsi, les personnes voyageant en Chine, en Corée du Sud, ainsi que dans les régions les plus touchées d'Italie, peuvent faire leurs réclamations si elles nécessitent des soins ou si elles choisissent d'annuler leur vol par mesure de précaution, cela pour une durée limitée.
La vulnérabilité des systèmes de santé
Bien qu'il dispose de l'un des systèmes de santé les plus performants du monde, le Royaume-Uni a pris un coup dur avec la propagation de la COVID-19, le nombre de cas positifs ayant franchi la barre des 15 000 cette semaine. De quoi inquiéter les autorités qui, aujourd'hui, sont en train de déployer tous les moyens possibles pour garantir un traitement efficace, ce qui implique une collaboration étroite entre le National Health Service (NHS) et les hôpitaux indépendants. Selon cet accord, les soins dispensés aux patients de COVID-19 par les hôpitaux indépendants seront entièrement remboursés. Qui plus est, compte tenu de l'augmentation rapide des demandes au niveau du NHS, une attention particulière est accordée aux plus vulnérables.
Cependant, le mystère reste entier pour des milliers de ressortissants américains au Royaume-Uni, dont la moitié ne dispose pas d'une assurance santé fournie par leur employeur. Selon la presse britannique, le coût du traitement de la COVID-19 peut s'élever jusqu'à 35 000 $, ce qui peut s'avérer compliqué pour ceux n'ayant aucune couverture médicale, surtout s'il leur arrive de perdre leur emploi dans les jours ou les semaines qui suivent compte tenu de la volatilité du marché du travail en cette période de crise sanitaire.
Aux États-Unis, de nombreux assureurs ont reçu des instructions claires du gouvernement fédéral : la couverture de toutes visites médicales en relation avec la COVID-19, y compris pour les consultations virtuelles. Si de nombreuses assurances sont en train de prendre en charge entièrement les coûts relatifs au traitement, d'autres font toujours fi aux consignes, ce qui risque de coûter une petite fortune aux patients de COVID-19, les Américains comme les expatriés.
Pendant ce temps, le gouvernement italien a pris toutes les dispositions nécessaires pour assurer la continuité des services de santé gratuits en dépit de la croissance rapide du nombre de cas positifs de COVID-19 chaque jour. Un investissement de l'ordre de 3,5 milliards d'euros a été fait afin d'augmenter la capacité du système de santé. Ceci comprend l'extension des unités de soins intensifs, l'acquisition d'équipements de protection et de nouveaux systèmes de ventilation, ainsi que le recrutement de 5 000 nouveaux médecins et 15 000 infirmiers et membres du personnel médical.
