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Étudier dans un lycée français à l'étranger : est-ce comme en France ?

lyceens en classe
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Écrit parHelena Delbecqle 04 Juin 2024

Les expatriés français bénéficient d'un réseau d'écoles inédit à travers le monde : plus de 580 établissements où les élèves peuvent suivre une scolarité française. Le réseau est à ce point développé que certains parents expatriés d'une autre nationalité, anticipant leurs différents déménagements à l'international, font le choix de scolariser leurs enfants dans les écoles françaises à l'étranger pour assurer une continuité scolaire dans le même système. Ces écoles françaises à l'étranger fonctionnent-elles exactement comme des établissements en France ?   

À la découverte du réseau des écoles françaises à travers le monde

Présents dans près de 139 pays dans le monde, c'est quelque 390 000 élèves que ces établissements permettent de scolariser. Rome, Tokyo, Shanghaï, New York, Francfort, Santiago, Rabat, Singapour, la liste est longue… À l'origine du déploiement de ce réseau ? L'influence linguistique et culturelle de la France alliée à une politique éducative orientée vers l'international. 

N'entre pas dans ce réseau qui veut. Il faut faire l'objet d'une homologation délivrée par le Ministère de l'Éducation nationale (EN), en accord avec le Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères (MEAE) et l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger (AEFE). Il s'agit d'attester que l'établissement dispense un enseignement conforme aux programmes pédagogiques et à l'organisation du système éducatif français. Ses principes et ses valeurs doivent aussi être respectés : tolérance, liberté de pensée, laïcité, égalité des chances, entre autres. 

À l'étranger comme à l'école en France

Suivre une scolarité dans un établissement français à l'étranger garantit que votre enfant aura couvert le même programme pédagogique que sur le territoire national. Un élève issu d'une école homologuée à l'étranger peut donc en principe intégrer un établissement en France et vice versa, sans avoir à passer d'examen de contrôle. Un des intérêts majeurs considéré par beaucoup d'expatriés menant une carrière dans différents pays est précisément la possibilité d'un suivi scolaire tout au long de ce parcours en dehors de la France. 

On observe aussi une continuité au niveau du personnel de ce réseau à l'étranger qui comprend environ 6 000 professeurs titulaires de l'Éducation nationale. Ces derniers peuvent être détachés AEFE ou être employés sur un contrat de droit local. L'autre partie des enseignants est constituée de personnels hors EN, mais ayant en principe une habilitation à enseigner. 

Autre aspect important : les diplômes ! Le Brevet ou le Baccalauréat délivré par ces établissements à l'étranger a la même valeur que ceux émis sur le territoire français. Il s'agit bien de diplômes nationaux et les examens relèvent de la compétence des recteurs d'académie, chaque école à l'étranger étant elle-aussi rattachée à une académie. 

Cerise sur le gâteau : les établissements à l'étranger peuvent se prévaloir d'un excellent taux de réussite au baccalauréat (99 % en moyenne), supérieur à celui des lycées de France. 

Les particularités des écoles françaises à l'étranger

Tout se passe-t-il donc comme en France ? 

Le public de ces écoles à l'étranger n'est pas d'une composition similaire à celui qu'on trouve en France. Les établissements à l'étranger sont fréquentés par des Français bien entendu, mais également par des élèves ressortissants du pays d'accueil et issus de pays tiers. Ainsi, sur les 391 000 élèves de ce réseau, les deux tiers sont d'une nationalité autre que française. 

La diversité culturelle y est donc particulièrement grande et l'un des défis peut être précisément la maîtrise de la langue française. 

De fait, les politiques linguistiques de ces établissements sont plus complexes qu'en France puisqu'il faut à la fois tenir compte des besoins spécifiques en français des élèves partiellement francophones tout en proposant, dans l'idéal, l'enseignement de la langue du pays d'accueil. 

Pour les besoins spécifiques en français des élèves non francophones, les établissements à l'étranger mettent en place un système d'enseignement de FLSCO (Français langue de scolarisation). Ce programme correspond à un enseignement intensif de français permettant aux élèves de cette filière de rejoindre rapidement leur classe de niveau, une fois les bases assurées dans la langue de Molière.   

Si l'enseignement de la langue du pays d'accueil n'est quant à lui pas obligatoire, il est très fortement encouragé. Plusieurs de ces établissements proposent donc des sections linguistiques ou un parcours bilingue permettant d'étudier intensivement la langue du pays hôte ou encore d'autres langues telles que l'anglais. À l'échelle du réseau, plus de 70 langues différentes sont ainsi enseignées !

La gestion de ces écoles est elle aussi différente de la France où les établissements sont sous tutelle directe du Ministère de l'Éducation nationale et d'un rectorat. Si tous les établissements à l'étranger sont bien homologués par l'EN, certains se voient gérés directement par l'AEFE, tandis que d'autres ont passé avec cet organisme une convention ou un partenariat. Concrètement, cela signifie que le statut de l'établissement peut entraîner des modes de gestion différents (gestion directe par l'AEFE, gestion par un Conseil d'administration, par exemple). Ce statut a un certain impact sur le budget et l'attribution du personnel. 

Autre point considérablement différent d'un établissement en France : les frais de scolarité ! Si la scolarité est gratuite dans les écoles publiques en France, il n'en va pas de même pour celles de l'étranger qui peuvent atteindre la coquette somme de plusieurs milliers d'euros par an. Les frais précis dépendent d'un ensemble de facteurs tels que les fonds propres liés au mode de gestion de l'établissement, la politique de développement, de rémunération du personnel et le coût de la vie sur place… 

Que retenir de la scolarité française à l'étranger ? 

En intégrant un établissement à l'étranger, votre enfant a la certitude de couvrir les éléments du programme français et d'avoir des diplômes conformes à ceux délivrés en France. Le passage d'une école française à une autre à l'étranger ou dans le cadre d'un retour en France se fera en principe sans le moindre problème. 

Il faudra cependant prévoir un poste de budget plus ou moins conséquent pour une scolarité dans le réseau français à l'étranger et quelques ajustements sont à planifier au niveau des sections linguistiques qu'on ne retrouve pas de façon homogène dans toutes les écoles à l'étranger. Le niveau de français peut également être variable en fonction de la composition du public scolaire (plus ou moins grande présence d'élèves partiellement francophones).   

D'une manière générale, la continuité pédagogique, l'ouverture, la diversité culturelle et linguistique qu'offrent ces établissements est très largement reconnue et saluée par la communauté des expatriés à travers le monde. 

Liens utiles :

Parole d'experts avec Raphaëlle Dutertre, Secrétaire générale adjointe de l'AEFE pour bien comprendre les dispositifs mis en place pour soutenir l'éducation des enfants expatriés français à travers le monde.

Agence pour l'enseignement français à l'étranger (AEFE)

La mission laïque française

Ministère de l'Éducation nationale

Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères (MEAE)

Scolarité et études
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A propos de

Titulaire de l’Education nationale et d’un Master II en Politiques linguistiques, j’ai eu l’opportunité de vivre au Japon et en Chine et suis actuellement basée en Allemagne. Mes activités se déclinent autour de la rédaction et de l’enseignement.

Commentaires

  • isoboxs
    isoboxsil y a 5 mois

    Les" lycées"Français à l'étranger encore une incongruité de l'état Français à l'étranger pour ces ressortissants français, Ces établissements en partie subventionnés par le contribuable Français ne sont pas fait pour la majorité d'entre eux s'ils bougent !

    Ce sont des écoles privées homologuées par la France, et non sous contrat d’association avec l’État Français. Ça change tout, notamment au niveau des bourses qui sont discrétionnaires.

    En France l'école publique est gratuite et les privés coûtent dans le pire des cas mille euros par mois. En Afrique de l'ouest en primaire on est à plus de trois mille euros par enfant par ans, et je vous parle pas de NY ou Shanghaï ou vous pouvez multiplier par trois !

    Le tout pour un enseignement médiocre(vérifiez leur classement )dans un ghetto de riche et d'enfants d'expat institutionnel car 80% sont des locaux et 30% d'expat sous contrat qui sont minoritaires dans la communauté des français vivant à l'étranger.

    Donc si vous n'êtes pas dans ce cas et que vous vivez localement avec vos enfants,un vrai conseil privilégiez les bonnes écoles locales qui seront 5 a six fois moins cher, après vous enverrez vos enfants en France passer les examens en candidats libre. Ça vous coûtera moins cher et surtout vos enfants seront mieux immergé dans la culture local.Vous pouvez aussi en même temps inscrire votre enfant au CNED , ça lui permettra pour moins de 700 euros par an de suivre une scolarité complémentaire française à distance et à l'étranger afin de pouvoir intégrer, au besoin, le système éducatif français.

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